Comment vous parler d'un objectif qui n'est même pas présent sur le site d'Olympus France (en tout cas à ce jour), en tout cas en photo : le site affiche non pas la V2, mais une V1 :
- l'anneau argenté côté fût est noir sur la V2 que j'ai;
- la sérigraphie est différente
- "II" est bel et bien indiqué sur la V2
J'ai donc dû l'acheter (bon, en fait j'ai craqué), la V2 coûtant aux alentours de 500 euros, je reste dans ma limite haute côté prix concernant l'achat d'objectif pour un hybride. En effet, il est pour moi hors de question de payer plus cher un objectif d'hybride que l'équivalent en reflex.
Pendant que j'y pense, il faut faire attention au libellé de l'objectif sur les différents sites d'achats, certains sites vendent encore la v1.
Côté esthétique, pas grand chose de nouveau par rapport à la V1 que je ne connais pas, comme ça c'est fait
Côté pratique, j'ai rapidement remplacé le bouchon d'origine par un autre
no name acheté sur photoaddict.fr (tout comme pour le MZD 14-150) : les risques de perte sont ainsi limités.
Qualité perçue, l'objectif respire le plastique de bonne qualité, on est globalement au niveau d'un MZD 14-150 mais un poil dessous d'un MZD 60 macro, et pour cause, ce dernier est dit tropicalisé, les autres non.
Comme vous pouvez le voir, je suis allé très vite sur les descriptions classiques que l'on peut trouver sur différents sites.
Une petite image afin de préciser la taille de cet objectif. De gauche à droite : MZD 60 macro, MZD 14-150, MZD 75-300 II
Puis tout le monde déployé
Dans tout ce qui suit, notez bien que j'utilise cet objectif sur un
E-PL5 avec un viseur VF-2. L'ensemble occupe un certain volume, jugez par vous même.
Alors qu'allais-je bien pouvoir faire comme photo pour démontrer les capacités de cet objectif?
Une cheminée pour faire comme tous ceux qui testent une longue focale?
Une chute d'eau pour montrer la qualité de la stabilisation et du détail?
Une pleine lune fortement recadrée?
Pas terrible et convenu. Que peut-on bien prendre en photo avec un équivalent 600mm en 24*36? Des petites bestioles pardi!
Ainsi ce tabac d'Espagne (
Argynnis paphia, Lepidoptera Nymphalidae) légèrement recadré et capturé à 300mm à f/6.7 m'a fait comprendre que ce petit caillou en avait sous le pied.
Ce
Sceliphron caementarium (Hymenoptera apocrita sphecidae) venu s'abreuver tel le fauve, capturé au 300mm à f/8 n'était pas mal non plus légèrement recadré.
A tel point qu'en recadrant sévèrement on obtenait ceci :
Pas mal non?
Là vous allez me dire : c'est facile, tout le monde est à l'arrêt dans cette histoire! Le fait que je sois en AF-S + MF côté mise au point est effectivement un signe que ça ne bouge pas trop. Peut-être que ceci, un magnifique citron de Provence mâle (
Gonepteryx cleopatra, Lepidoptera Pieridae) en plein vol vous fera changer d'avis?
Ou encore que ce sphinx gazé (
Hemaris fuciformis, Lepidoptera Sphingidae) vous semble plus convainquant?
Cet objectif sait aussi prendre des libellules, je vous rassure.
Cet
Orthetrum cancellatum (Odonata Libellulidae) mâle qui me surveillait des coins des deux yeux en sait quelque chose.
Cette libellule écarlate (Crocothemis erythraea, Odonata Libellulidae) aussi. Malheureusement je n'ai pu recadrer la photo à 100% car elle ne rentrait pas entièrement dans le cadre.
Alors bien évidemment, c'est reproductible, la preuve étant que je possède encore cet objectif après 1 mois d'utilisation intensive et ne l'utilise qu'à 300mm
Il ne remplacera par contre pas mon Canon EF 100-400L, car derrière cet imposant objectif il y a un EOS 7D et c'est là que le bat blesse : le point faible de ce 75-300 v2 est le boitier.
- Je n'ai jamais cherché à passer en AF-C, je sais que ce mode n'est pas assez rapide et même pire que ça : il risque de m'empêcher de déclencher au bon moment.
- Toutes les photos ci-dessus ont été faites stabilisation sur IS-1. A noter qu'avec le VF-2, à 300mm, on peut observer un flottement dans le viseur car la stabilisation ne concerne pas la visée.
- Toutes les photos ont été faites en AF-S + MF. A vrai dire en proxy je tiens le boitier main droite et la main gauche se positionne sous l'objectif avec l'index sur la bague de mise au point manuelle : l'AF de l'E-PL5 est tellement peu précis que ça va souvent plus vite de faire une map manuelle "au taqué" (1.40m au 300mm contre 0.90m à 75 mm) afin de relancer l'AF sur de bonnes bases.
- Très souvent j'ai utilisé le viseur VF-2 : il aide à bien cibler le sujet voulu, mais c'est surement lié au fait que je suis surtout habitué à un viseur de reflex. L'utilisation du VF-2 améliore aussi la stabilité du photographe lors de la prise de vue.
- Très souvent encore, j'ai dû utiliser la loupe (*5 est suffisant) pour contrôler à quel endroit se faisait le point, car là encore il y a souvent des surprises quand l'objet visé est petit (jamais avec les papillons où il suffit de viser les ailes quand ils sont de profil). Le problème de la loupe dès *5 au 300mm dans le VF-2 : effet vomitif garanti, sans parler de la perte du sujet en visuel quand on n'a pas l'habitude.
L'assemblage 75-300 v2 + E-PL5 demande de l'entrainement avant d'arriver à diminuer le taux de déchets qui reste plus important qu'en reflex (configuration citée plus haut). Cet objectif possède donc une bonne aura, je me limiterais d'ailleurs à quatre petits reproches, il faut dire que je pousse le matériel à certaines de ses limites aussi :
- la bague de mise au point manuelle est petite et sans limiteur car elle tourne à l'infini dans les deux sens : pénible pour prérégler sans devoir allumer le boitier;
- il n'y a aucun limiteur de plage. C'est dommage car la mise au point, déjà rapide, aurait pu l'être encore plus surtout dans les moments où le boitier ne sait pas trop ou faire la mise au point;
- dans certains cas j'aurais pu m'approcher bien plus de l'insecte, mais j'ai dû reculer car à 300mm il faut 1.40m minimum pour pouvoir faire la mise au point. A cette distance il vaut mieux d'ailleurs y aller en manuel afin de savoir si on n'est pas trop près puisqu'on ne peut pas avoir une pleine confiance dans l'AF du boitier... Dommage, car compenser la faible ouverture par une focale plus longue et une distance objectif- sujet très inférieure à la distance sujet-arrière plan, ça permet d'avoir de jolis flous (dans une certaine mesure bien évidemment);
- le plus grand reproche : le diaphragme. Dès que la lumière manque, la monté en ISO est fulgurante. D'un autre côté même à f/8 j'ai buté sur le 1/4000s de l'obturateur de l'E-PL5 : dans le sud-est il y a beaucoup de lumière.
Voilà, have fun